L’arche Project 25
Transmit and support
David Marlien
Laureate 2010-2011
Project « Wild for Life » au Costa Rica
Portrait
Titulaire d’un Baccalauréat scientifique et d'une licence de Biologie, je suis actuellement étudiant en Master d'écophysiologie et éthologie à Strasbourg. Cette formation est pour moi le passage obligé pour la bonne compréhension du monde du vivant. Il aborde aussi bien des aspects écologiques et environnementaux, que physiologiques et comportementaux.
« J'ai toujours attaché de l'importance à lier de près comme de loin mes études à ma passion pour la photographie. Ma participation à diverses manifestations ainsi qu'à des concours internationaux appuie mon désir croissant de m'impliquer dans ce domaine et de me faire connaitre.
Aujourd'hui, la réalisation de ce projet ambitieux à travers l'action menée par le photographe professionnel Gilles Martin m'apporte énormément tant sur le plan professionnel que personnel. Il m’ouvrira non seulement de nouveaux horizons dans le domaine de la photographie animalière et de Nature, mais ce sera également une expérience de terrain très appréciée pour mon parcours professionnel.
En effet, si je n’exclue pas le domaine de la recherche, je ressens une véritable attirance vers les métiers de l'environnement, de la protection de la Nature et de la photographie. C'est à mon sens un des grands défis du 21ème siècle : réussir à trouver le juste équilibre dans un monde où le profit et la croissance sont devenus monnaie courante.
Il faut réagir... et le photographe animalier, tout comme le professionnel de l'environnement ont un rôle à jouer. »
The project
“Wild for Life”
La liste des espèces en voie d’extinction ne cesse de s’allonger alors même que l'accroissement de la population humaine mondiale semble ne pas trouver de limite. L'Homme colonise petit à petit un espace qu’il s'approprie, transforme, et exploite. Il rompt un équilibre universel qui avait mis tant d’années à se mettre en place. S'il est responsable de cette situation dramatique au regard de la biodiversité, l’Homme n’a-t-il pas aussi le pouvoir d'inverser le processus ?
Le Costa Rica : le pays où la Nature est devenue culture…
Si le jardin d’Eden existait, les amoureux de la Nature le situeraient probablement au Costa Rica. Véritable paradis de la biodiversité, le pays abrite 5 % des espèces connues alors qu’il occupe seulement 0,03 % de la superficie terrestre. De part son positionnement géographique, le Costa Rica jouit de conditions climatiques favorables pour le développement de la vie animale et végétale. Pratiquement tous les écosystèmes y sont représentés : de la mangrove aux forêts sèches, en passant par les forêts tropicales humides et les zones de prairies subalpines. Ceci donne la possibilité à un très grand nombre d’espèces de s’y installer.
Des mammifères, en passant par les amphibiens et les reptiles, sans oublier les milliers d’insectes, les oiseaux et les plantes, c’est une richesse animale et végétale extraordinaire qui peuple ces terres. Mais le tableau dressé n’a pas toujours été idyllique. Le taux de croissance démographique élevé du Costa Rica et ses pratiques économiques (déboisement, élevage, et agriculture intensive) ont détruit 60 % de la surface boisée au cours des quatre derniers siècles. Conscient de cette dégradation, le pays donne la priorité à l’environnement depuis 20 ans.
Aujourd’hui, il alloue près de 30 % de son territoire aux parcs nationaux et aux réserves, un pourcentage parmi les plus élevé au monde. Ces zones de conservations créent des couloirs biologiques naturels où chaque type d’écosystème est représenté.
Néanmoins, de nombreux efforts restent à réaliser pour lutter contre la déforestation illégale encore présente, et limiter le tourisme de masse au profit du tourisme vert. Pour autant, le Costa Rica ne pourrait-il pas être un modèle à suivre à l’échelle planétaire ?
Sensibiliser pour prendre conscience…
Sensibiliser pour faire réagir !
L’objectif
On parle souvent du poids des mots mais on oublie le poids que peuvent avoir les images. Au-delà du simple témoignage de terrain, elles permettent de véhiculer des idées et sont un vecteur fort de réflexion.
Dès lors, le photographe animalier dévoilant la richesse de notre planète peut, à travers son regard, amener le grand public à se poser les bonnes questions sur les problèmes liés à l’environnement.
Dans ce but, il est question pour moi de réaliser des images capables de capter l’attention de chacun afin d’optimiser l’impact lors des expositions et/ou des publications et ainsi pouvoir entamer un dialogue.
La démarche
Je souhaite ainsi témoigner par l’image de l’extrême richesse de la biodiversité rendue possible grâce aux différentes actions menées, et notamment la mise en place de réserves et parcs nationaux. Wild for Life, c’est mettre en avant les espaces naturels, lieux favorables au monde animal et végétal. C’est également une manière de contribuer à l’année internationale de la biodiversité, en participant à l’alerte quant à la nécessité de préserver la diversité animale et végétale de notre planète, et à fortiori l’humanité.
Wild for life consiste à exposer le rôle de l’Homme dans la préservation de la biodiversité à travers les 11 unités régionales de conservation que compte le pays.
L’environnement
Les grandes familles du monde vivant seront abordées. Voici quelques exemples illustrant la richesse biologique du pays :
Mammifères : le Costa Rica abrite un certain nombre de félins (dont le jaguar, véritable symbole de la lutte pour l’environnement), mais ils restent néanmoins très discrets et difficiles à observer. On peut également citer la présence de plusieurs espèces de singes, deux espèces de paresseux, des ratons-laveurs, des tatous et fourmiliers, des putois, des lamantins ou encore des loutres.
Amphibiens et reptiles : 160 espèces d’amphibiens et 220 espèces de reptiles (dont 162 espèces de serpents) y sont représentées. Les grenouilles semblent déjà offrir un véritable spectacle à elles-seules avec leurs couleurs éclatantes. Parmi elles, la rainette aux yeux rouges utilisant ses doigts comme de véritables ventouses. D’autres espèces sont présentes comme les iguanes et les caïmans et bon nombre de lézards. Il est à noter la présence de tortues marines venant pondre sur les plages, dont la tortue luth, la tortue verte et la tortue olivâtre.
Oiseaux : 850 espèces (1/10 des espèces mondiales) fréquentent ces terres tropicales, dont 51 colibris, 16 espèces de perroquets et le mythique quetzal caractérisé par son plumage d’un vert émeraude éblouissant.
Arthropodes : la diversité des insectes au Costa Rica semble être infinie, surtout que l’on découvre encore de nouvelles espèces. Du minuscule acarien jusqu’aux géants scarabée- rhinocéros, c’est un univers à part entière qui s’offre aux observateurs attentifs. À ce jour, 1000 espèces de papillons (1/4 des espèces mondiales) y sont présentes. Là aussi, les couleurs sont de mise et l’on peut citer le morpho, avec ses immenses ailes bleues, ou encore le papillon hibou, géant de 15 cm ! Autres espèces intéressantes, les fourmis coupeuses de feuilles, qui font pousser des champignons en sous-sol en utilisant un paillis de feuilles mâchées.
Végétaux : véritable jardin botanique, le Costa Rica possède une végétation riche et diversifiée, caractéristique des différents biotopes représentés.
Sur le terrain
Le pays compte actuellement 24 parcs nationaux (dont un qu’il partage avec le Panama) et plus de 120 réserves dont la gestion est répartie à travers les 11 aires de conservation régionales.
Bien que le Costa Rica soit environ dix fois moins grand que la France, il ne sera évidemment pas possible de tous les visiter, c’est pourquoi j’ai choisi d’en sélectionner quelques uns, en fonction des écosystèmes et des espèces présentes.
Pour plus de liberté, et afin de couvrir certains sites, je louerai un véhicule qui me permettra de me déplacer avec plus de facilité que ne le permettrait le bus.
De retour Costa Rica, David Marlien nous livre quelques impressions de son reportage « Wild for life ».
« Il s’agissait pour moi de mettre en avant la préservation de la biodiversité à travers un reportage photographique et tenter d’amener le grand public à réfléchir sur les conséquences qu’engendrerait sa diminution. Sensibiliser pour prendre conscience, sensibiliser pour faire réagir. C’est dans cet état d’esprit que je suis parti cet été sillonner une gra nde partie du Costa Rica. Bien avant mon départ, ce pays m’avait déjà séduit. En effet, il faut savoir qu’il abrite 5 % des espèces connues alors qu’il n’occupe que 0,03 % de la superficie terrestre. Autrement dit la probabilité de rencontrer un grand nombre d’espèces différentes était très élevée !
Pour autant, la tâche n’a pas été facile tous les jours…
Au Costa Rica, deux saisons bien distinctes se disputent la vedette. D’un côté, la saison sèche qui s’étend de novembre à avril, et de l’autre, la saison des pluies, de mai à octobre. C’est donc en pleine saison « verte » que je suis parti. Mais c’est aussi à cette période que la vie animale, et surtout végétale, retrouve toute sa splendeur. Reste que la météo était bien capricieuse et de manière générale, il faisait gris le matin, et pleuvait l’après-midi. C’est donc en première partie de journée que je réalisais les photos, puis je profitais du mauvais temps pour rejoindre la prochaine étape.
Dans la jungle, la lumière peine à traverser l’épaisse couche de feuillage et il est pratiquement impossible de faire des photos sans l’aide d’un trépied ou d’un flash. De plus, voir les animaux s’avère être une tâche bien délicate au vu du fouillis végétal général. Il est alors bien utile de faire régulièrement des pauses pour tendre l’oreille et observer. Mes premiers pas dans cet environnement m’auront ainsi permis de côtoyer des animaux en tout genre. Tantôt je ne faisais qu’entendre leur chant, tantôt je pouvais les apercevoir.
Parmi les curiosités du pays, il y en a qui font particulièrement figure d’exotisme. C’est le cas des fameuses dendrobates, ces minuscules grenouilles venimeuses de toutes les couleurs, des colibris, ou encore des morphos, ces papillons d’une taille incroyablement grande et aux reflets bleus intenses. Du côté de Corcovado, au niveau de la péninsule d’Osa (l’un des endroits les plus sauvages du Costa Rica), il suffisait de faire un pas dans la jungle pour y apercevoir une incroyable diversité d’espèces. Singes, oiseaux, insectes, amphibiens, tous parfaitement adaptés à leur milieu de vie. Bien sûr, ce genre d’endroit se méritait, et il était nécessaire de faire plusieurs kilomètres à pieds là où aucun autre moyen de transport n’était possible. Mais n’est-ce pas justement cela qui fait le charme de ces lieux exceptionnels ?
Beaucoup de surprise donc, de découvertes en tout genre, et au final une aventure très enrichissante qui m’aura permis de mieux cerner la politique environnementale mise en place par le gouvernement et ainsi me rendre compte des bénéfices directes que cela pouvait réellement engendrer sur le maintien de la biodiversité. D’un autre côté, j’avoue avoir été souvent déçu par ce que l’on pourrait appeler « le commerce de la Nature ». Les Ticos tirent leur épingle du jeu comme ils le peuvent… et cela ne va surement pas aller en s’améliorant. C’est un filon qui vaut assurément de l’or ! Il y a 10 ans, la situation devait être toute autre. Reste que les Costa Ricains sont d’une générosité exemplaire.
L’objectif maintenant à atteindre est de promouvoir au maximum cette action et d’aller à la rencontre du public à travers des expositions et autres conférences. »
The exhibition « Wild for Life »
Avec le soutien du CROUS et de « L’Arche photographique », David Marlien présente dès 2011 une exposition photographique itinérante sur son projet « Wild for life » :
• Du 14 mars au 15 avril 2011 :
Restaurant Universitaire de l’Esplanade à Strasbourg.
• Du 23 au 24 avril 2011 :
3ème rencontre « Images nature » au Vaudioux (Jura).
• Du 9 au 11 septembre 2011 :
Salon de la photographie de Nature de Barr (Alsace).
Project partners
Contact
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Email : david.marlien@gmail.com