Les éléphants(1) et les tigres (2)
sont menacé par le braconnage.
Dodo (Raphus cucullatus)
Le dodo est l’emblème des espèces animales éteintes. Endémique à l’île Maurice, il disparait au XVIIème siècle victime de l’activité humaine.
Photo réalisée au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
Les battements d'aile d'un papillon de la forêt Amazonienne peuvent engendrer une tornade à l'autre bout de la planète.
C'est l’« effet papillon », une théorie inventée par le météorologiste Edward Lorenz.
1-2-3 Les problèmes de l'eau potable, du traitement des déchets, du recyclage etc.
Un héritage que les enfants d’aujourd'hui devrons gérer dans le futur.
L’arche School
Éduquer et sensibiliser
7 questions sur la Biodiversité
Les jeunes que je rencontre sur les festivals de photo nature, durant les stages photo, et sur le terrain, me posent fréquemment les mêmes questions. Elles concernent le métier de photographe, la vie des animaux, ou l’avenir de la biodiversité. Cette rubrique s’efforce d’y répondre !
Qu’est-ce que la biodiversité ?
Biodiversité, cela signifie diversité biologique. « Diversité », on sait ce que c’est. Mais que met-on derrière le mot « biologique » ? Beaucoup de choses !
D’abord, ce sont tous les êtres vivants, donc toutes les espèces de plantes et d’animaux : lichens, mousses, champignons, fleurs, arbres, insectes, oiseaux, mammifères, poissons, reptiles, batraciens, invertébrés, mais aussi les micro-organismes, comme les bactéries et les virus ! En résumé, tout ce qui vit, que ça soit gros ou petit, rare ou commun, beau ou moche !
C’est aussi, au sein d’une seule espèce, toutes les différentes races et variétés, et il y en a parfois des centaines.
Ce sont également tous les écosystèmes, c’est-à-dire tous les milieux naturels : forêts tropicales, déserts, océans, montagnes, rivières, estuaires, plaines, et même zones urbaines. Bref, tous les endroits secs ou mouillés, chauds ou glacés, en altitude ou en profondeur… Partout où la vie s’est installée sous une forme ou une autre !
Enfin, le terme désigne aussi toutes les interactions qui existent entre les différentes espèces, et entre les espèces et le milieu où elles vivent. Par exemple la prédation (et la chaîne alimentaire), le parasitisme, l’entraide, etc. Tout cela tisse une toile complexe de relations qui lient entre elles toutes les espèces et les milieux naturels.
Nous, les humains, nous appartenons à l’espèce vivante Homo sapiens. Nous sommes en relation avec l’environnement naturel dans lequel nous vivons, et avec les espèces de plantes et d'animaux qui peuplent la Terre au même titre que nous.
Nous faisons donc partie, nous aussi, de la biodiversité !
Quel est l’animal le plus menacé d’extinction ?
Pour suivre l’état de la biodiversité dans le monde, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a établi un inventaire qui donne des indications sur le risque d’extinction de certaines espèces : cet outil s’appelle la Liste rouge.
Il faut savoir qu’il existe entre 13 et 20 millions d’espèces de plantes et d’animaux différentes sur Terre. Cela en fait tellement que la Liste rouge ne les surveille pas toutes, mais elle en étudie quand même près de 75 000. Sur ce nombre, un tiers sont classées menacées, à des degrés plus ou moins préoccupants, selon la taille de la population restante et le taux de déclin observé au cours des années précédentes.
Cet état des lieux sonne l’alarme : une espèce de mammifère sur quatre est menacée d’extinction, de même qu’une espèce d’oiseau sur huit et plus d’un tiers des espèces d’amphibiens.
Chez les mammifères, les espèces qui sont actuellement les plus menacées de disparition sont le tigre, le rhinocéros d’Asie, l’éléphant et les grands singes comme les gorilles, les chimpanzés et les orang-outans.
Chez les oiseaux, on recense environ 200 espèces en danger critique d’extinction, parmi lesquelles, par exemple, le râle à miroir, un oiseau africain, ou le kiwi d’Okarito, un oiseau de Nouvelle-Zélande incapable de voler, et dont il n’existe plus que 350 individus à l’état sauvage.
Qu’est-ce qui fait disparaître une espèce ?
En général, il n’y a pas une seule raison qui provoque la disparition progressive d’une espèce de plante ou d’animal, mais un ensemble de facteurs. L’un des plus importants est la destruction des habitats naturels des espèces par la présence humaine et ses activités. Pollution, urbanisation, déforestation, exploitation minière, mise en culture, assèchement de zones humide, etc… sont autant de manières de détruire une zone naturelle. Les plantes et les animaux qui y vivent meurent peu à peu, faute d’espace où s’abriter et de nourriture pour survivre. La destruction de la forêt de Bornéo, dont les sols sont convertis en plantations de palmier à huile, cause ainsi la disparition des orang-outans.
Un autre grave problème est celui des espèces envahissantes, amenées volontairement ou accidentellement dans un milieu naturel qui n’est pas leur habitat d’origine. Parfois, les intrus trouvent des conditions si favorables qu’ils prolifèrent et prennent petit à petit la place des espèces qui étaient là avant. L’étourneau sansonnet est ainsi devenu une menace en Amérique du nord pour certains oiseaux locaux.
La surexploitation des espèces cause également leur destruction directe. Il s’agit par exemple de la surpêche de certaines espèces de poissons, de la chasse trop intensive, et du braconnage, quand cette chasse touche des espèces déjà protégées. Par exemple, le commerce illégal de l’ivoire est la cause principale de disparition des populations d’éléphants.
Enfin, on peut citer un problème planétaire qui touche aussi l’espèce humaine, c’est le réchauffement global du climat. Ce phénomène perturbe certains grands équilibres naturels à la surface de la Terre, et provoque des changements fatals pour certaines espèces. L’exemple le plus emblématique est celui de l’ours polaire.
Est-ce grave qu’une espèce disparaisse ?
Depuis que la Vie existe sur Terre, c’est à dire depuis 3,8 milliards d’années, il y a des espèces vivantes qui apparaissent, et d’autres qui disparaissent. C’est un phénomène tout à fait normal, cela fait partie de l’évolution de la Vie. D’ailleurs, la Terre a déjà connu cinq grandes extinctions d’espèces, dont la dernière, il y a 65 millions d’années, a balayé les dinosaures jusqu’au dernier.
Mais ces périodes d’extinctions se sont toujours produites sur des rythmes de temps extrêmement lents, c’est à dire en s’étalant sur plusieurs dizaines de milliers d’années.
La période d’extinction dans laquelle nous nous trouvons actuellement, qui pourrait être la sixième phase d’extinction massive d’espèces dans l’histoire de la Vie sur Terre, est différente des précédentes à cause de la vitesse de disparition. Elle se mesure cette fois en décennies !
Au fond, si cela est déjà arrivé, et que la Terre s’en est bien remise, est-ce si grave, la disparition des espèces ? Oui, car on ne sait jamais quelles vont être les conséquences. La biodiversité est comme une grande toile de relations qui lient entre elles, dans un savant équilibre, toutes les formes de vie à la surface de la Terre. La disparition d’une espèce dans cet édifice peut provoquer la disparition de nombreuses autres, et déstabiliser, par des effets en cascade, tout un écosystème.
Par exemple, à Singapour, un papillon tropical a disparu peu de temps après l’extinction d’une espèce de plante… dont se nourrissaient les chenilles du papillon !
La biodiversité, c’est-à-dire les espèces et les milieux, c’est un peu comme un château de cartes, dans lequel toutes les cartes sont indispensables pour que l’ensemble tienne debout. Si on en enlève une… tout s’écroule !
Est-ce qu’après les plantes et les animaux, c’est l’homme qui va disparaître ?
On sait que dans quatre milliards d’années, quand le Soleil s’éteindra, toute vie disparaîtra à la surface de la Terre, et les hommes avec. Mais ils auront sans doute déjà disparu avant !
L’homme existe sur la Terre depuis près de 2 millions d’années, en tant qu’espèce vivante parmi des millions d’autres. Mais depuis quelques décennies, il prend de plus en plus de place...
L’espèce humaine connaît une explosion démographique, c’est-à-dire que nous sommes de plus en plus nombreux à devoir partager les ressources de la planète, entre nous et avec les autres espèces. Et de plus en plus nombreux, cela signifie aussi de plus en plus d’activités économiques : production d’énergie, de nourriture et d’objets, déplacements, constructions, etc.
Toutes ces activités, qui s’intensifient à mesure que la population humaine mondiale augmente, ont des conséquences : épuisement des ressources naturelles, bouleversement du climat, pollutions chimiques et radioactives… Autant de menaces qui pèsent sur l’espèce humaine, à plus ou moins long terme.
Certains scientifiques, reconnus et sérieux, prédisent que l’espèce humaine pourrait disparaître, causant sa propre perte, d’ici quelques siècles. C’est-à-dire en quelques générations à partir de maintenant ! Cela fait très peur. On n’a pas vraiment envie de l’entendre, encore moins d’y croire !
D’autres sont plus optimistes, espérant que la situation finira par provoquer une prise de conscience et que les hommes arriveront à changer leur mode de vie de manière révolutionnaire pour sauver leur espèce. Mais cette prise de conscience ne se fait toujours pas sentir, en tous cas pas de manière massive, et reste marginale. Cela ne suffira pas.
On ne peut dire avec certitude combien de siècles ou de millénaires l’espèce humaine sera encore sur Terre, car on ne peut pas prédire si ce changement de comportement radical arrivera ou pas ! Ce qui est certain, c’est que les générations qui viennent, les enfants d’aujourd’hui, leurs enfants et leurs petits-enfants, connaîtront certainement un monde plus difficile.
Que peut-on faire pour protéger la biodiversité ?
Il y a plein de façons de protéger la biodiversité, simples et peu contraignantes, à la portée de tous. D’abord, on peut agir directement en faisant attention à la nature quand on s’y trouve : rester sur les sentiers, ne pas cueillir de fleurs, ne pas jeter de déchets et ramasser ceux que les autres ont laissés, apprendre à regarder sans rien emporter, et sensibiliser les gens moins respectueux que l’on rencontre autour de soi sont déjà de bonnes habitudes.
Quand on n’agit pas soi-même directement, on peut aussi choisir de soutenir ceux qui agissent ! Par exemple, en adhérant à une association de protection de la nature ou de l’environnement, on contribue financièrement aux actions que mettent en place ces associations pour sauvegarder la biodiversité. Les chantiers et actions d’éco-volontariat sont aussi une manière d’aider concrètement en donnant un coup de main sur le terrain.
Ensuite, il faut bien se dire que rien ne changera vraiment tant qu’on adoptera pas un mode de vie plus écologique : consommer moins de superflu, jeter moins de déchets et trier ses déchets pour favoriser le recyclage, ne pas gaspiller l’eau ni l’électricité, manger des aliments bio, de saison et produits localement, utiliser les transports en commun et le vélo au lieu de sa voiture chaque fois que possible sont aussi des manières d’alléger son impact individuel sur la planète.
Enfin, et surtout ! Dire haut et fort ce qu’on pense, au lieu de le marmonner tout bas… Faire entendre sa voix, c’est d’abord voter, pour élire des politiques qui promettent de gouverner en respectant leurs engagements. Enfin, ça, c’est la théorie ! Parce que sitôt élus, au lieu de passer à l’action, les responsables politiques ont d’autres préoccupations… Être ré-élus, avoir encore plus de pouvoir, soigner leur notoriété, et pour certains s’enrichir illégalement en toute impunité… Et oui, ils pensent d’abord à leur propres intérêts ! Certainement pas au sort des enfants d’aujourd’hui, et encore moins aux générations futures !
Alors, il faut faire entendre sa voix autrement. Et s’ils ne font pas ce qu’ils ont promis, il faut dire non, s’indigner et contester ! Mais comment se révolter ?
Par exemple en signant des pétitions. Des milliers de voix qui ont les mêmes exigences ont plus de poids qu’une voix isolée.
Mais cela reste encore sur le papier. Pour être plus efficace, on peut s’engager réellement. Il y a plein de manières de militer activement. Grâce aux réseaux sociaux sur Internet, on peut rejoindre des collectifs et participer aux événements qu’ils organisent. Cela peut être un rassemblement festif ou un happening, pour attirer l’attention des médias sur un problème, ou encore une action de désobéissance civile, pour remettre en question une loi qu’on trouve injuste.
On peut aussi manifester pacifiquement, dans la rue, sous les caméras de la presse, sous les fenêtres du gouvernement, en criant bien fort ce que l’on pense et ce que l’on revendique. Quand des centaines ou des milliers de voix se regroupent, quand les médias font de la place à ces voix-là, le gouvernement ne peut plus faire le sourd ! Toutes ces petites voix deviennent une grosse voix qui gronde pour mettre la pression sur les élus, auxquels on a donné le pouvoir de prendre les bonnes décisions pour l’avenir de la Terre.
Pourquoi répète-t-on toujours la même chose et que personne ne fait rien ?
Depuis une trentaine d’années, des voix ont commencé à dire que le mode de vie des pays riches n’est pas compatible avec le nombre croissant d’humains sur Terre. Des voix qui répètent qu’il faut soit changer de mode de vie, soit être moins nombreux, sans quoi la Terre ne parviendra pas à satisfaire tout le monde.
Et malgré ces voix, l’état de l’environnement continue à s’aggraver, l’air est de plus en plus pollué, l’eau propre commence à manquer, le climat se dérègle... Par contre, pour ce qui est du mode de vie, rien n’a changé. On sait ce qu’il faudrait faire, on sait ce qu’il ne faut plus faire, mais à part quelques exceptions, on n’arrive pas à modifier nos habitudes. Pourquoi ?
Peut-être est-on tous, au fond, un peu égoïstes. On n’a pas vraiment envie de faire des efforts. Pas envie de se restreindre sur les choses qu’on achète, et tous les biens matériels qu’on veut posséder. Pas envie de faire l’effort de pédaler sur un vélo ou de se serrer avec d’autres dans des transports en commun alors qu’on peut s’asseoire confortablement dans une voiture sans se fatiguer pour faire le même trajet. Pas envie de payer un peu plus cher pour une alimentation bio qui préserve pourtant notre santé et l’environnement, et pas envie de se priver de mangues alors qu’elles viennent de l’autre bout du monde. Pas envie d’éteindre la climatisation même quand il ne fait pas si chaud que ça… On pourrait faire une longue liste.
Le changement de comportement qu’il faudrait que les pays riches s’imposent est très radical et nécessiterait de renoncer à beaucoup de choses. Ce que l’on ne voit pas, c’est que toutes ces choses sont du domaine du superflu, et que pour vivre bien et heureux, ce n’est pas forcément de ce « confort » là dont on a besoin.
Ce changement ferait sans doute aussi plus de place à d’autres aspects de la vie, qui sont source de beaucoup de bien-être : davantage de générosité, d’humanité, de bienveillance, de respect et de considération envers les autres, en un mot, plus d’amour (si l’on considère que l’amour, c’est vouloir du bien aux autres !). Et cela nous ferait faire le geste suprême de générosité: se priver un peu aujourd’hui pour laisser une planète en bon état aux humains du futur, qui ne sont pas encore nés ! Pas si facile…
Le célébre «street artist» Wonk nous propose une œuvre très pessimiste de l'avenir d'Homo sapiens.
En tout cas, il y a de fortes chances pour que les signaux d’alarme de l’environnement, et leurs conséquences néfastes sur la santé et la qualité de vie, finissent par faire réagir les hommes dans le bon sens. Il faut juste espérer qu’il ne sera pas trop tard.